Corine Lormel, Ph.D.
En ces temps de fêtes vous avez probablement vu fleurir dans vos fils d’actualité de magnifiques photos d’arbres de Noël de chimie encore appelés ChemisTree. A l’instar de certains d’entre nous au laboratoire, vous imaginez peut-être qu’il s’agit d’un phénomène récent dont l’origine est attribuable à un groupe de chimistes passionnés. Mais, vous auriez alors partiellement raison.
S’il a bien fallu une bande de passionnés, ils n’ont pas attendus ces dernières années ni le nombre d’années comme vous allez le voir.
1940 : Les débuts dans les écoles
En décembre 1940 Wilamena Schnooberger, professeur de chimie dans le Michigan, a accompagné la réalisation de ce que l’on peut qualifier de premier ChemisTree actuellement connu. Son groupe d’élèves de secondaire a confectionné un arbre de Noël de chimie à partir d’équipements du laboratoire : statif, supports de burettes, tuyaux de caoutchouc, feuilles de cuivre, laine de verre…et écrit un message de joyeux Noël en dichromate de potassium (Image 1).

En 1956 un ChemisTree est identifié dans une école secondaire de l’IOWA. L’objectif de cet arbre était selon l’enseignant A. W. Sturges d’introduire le concept des indicateurs colorés (Hein, 2019). Vingt ans plus tard, en 1976, le magazine de l’université de Waterloo (Hein, 2019) publie dans la même année trois articles sur des Chemistrees réalisés dans des écoles américaines et Canadiennes (Images 2). Deux d’entre eux sont le résultat d’une réaction chimique d’oxydoréduction entre le cuivre et l’argent pour obtenir des sapins argentés .
Il semble donc que les ChemisTrees soient issus d’une tradition éducative et ludique dans les milieux scolaires anglophones.
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Image 2 a: ChemisTree réalisé par une classe de secondaire de Pensylvannie dans une boite de Petri par oxydoréduction (1976) -
Image 2b : ChemisTree réalisé par des élèves en Ontario (1976)
2017 : La révélation dans les médias sociaux
John O’Donoghue quand il était doctorant (Ochemistree, 2019), a lancé un concours en ligne sur le thème du Chemistree ces dernières années . En se basant sur cinq catégories allant de l’arbre en papier/poster aux arbres en nanoparticules, il décerne en décembre des prix parmi les arbres publiés sous le hashtag #Chemistree et @johndhodonoghue. Depuis 2017, John O’Donoghue, a noté une explosion de participations mais aussi une plus grande richesse de formes et d’origines des arbres (Images 3).
Cette visibilité accrue sur le net explique l’impression de nouveauté de ce phénomène.
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Image 3a : Arbre de Noël en cristaux -
Image 3b : Arbre Origami (Ecosse) -
Image 3c : Arbre conceptuel ( Irelande) -
Image 3d : ChemisTree réalisé dans un lycée à Lyon ( France)
Le futur…2020 les laboratoires de recherche
De plus le hastag #Chemistree a aussi eu un effet catalysant sur les laboratoires de recherche en chimie. Ils proposent maintenant des ChemisTrees qui prennent des formes souvent inédites et représentatives de leurs activités (Images 4).
On peut donc gager que dans les prochaines années de nouvelles formes de ChemisTree pousseront.
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Image 4a : Mini Chemistree laboratoire Amber (Irelande) -
Image 4b : Chemistree de l’université de Grandfield ( USA)
Bibliographie
Article largement inspiré du blog O Chemistree de John O’Donoghue https://ochemistree.wordpress.com/2017/12/ Ainsi que
Hein, J. (2019, 01 05). Growing a chemistree and a competition -cover article. CHEM13 NEWS MAGAZINE. (U. d. Waterloo, Éd.) Waterloo, Ontario, canada. Consulté le 12 18, 2019, sur https://uwaterloo.ca/chem13-news-magazine/december-2018-january-2019/feature/growing-chemistree-and-competition-cover-article