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Hubert Marceau – Vulgarisation

Figure 1: S. lycopersicum (Source)

Connaissez-vous les Tomtatoes, traduit librement par Tomtates? Il s’agit d’un plant de tomates, Solanum lycopersicum (Figure 1), greffé à des racines de plant de patates, Solanum tuberosum. Nous avons donc ici une plante qui possède des racines (tubercules pour être plus précis) et des fruits comestibles. Dans un but de récupérer le tout, nous pourrions aussi essayer de nous faire une salade avec les feuilles. Certain d’entre vous ont déjà remarquer la mauvaise idée dans la dernière remarque, pour les autres sachez que le plant de tomate, tout comme la patate, le tabac (Nicotiana tabacum), le poivron (Capsicum annuum), la stramoine (Datura stramonium), la belladone (Atropa belladona)… fait partie de la famille des Solanacées et produise des alcaloïdes toxiques. De façons générales, les patates contiennent une quantité négligeable de solanine (et autres glycoalcaloïdes toxiques), mais peuvent parfois en développer lorsqu’elles sont mal entreposées. [Edition: /u/thalassa m’a fait remarquer que la tomate ne contient pas de solanine mais de la tomatine, un dérivé non-toxique] Il existe des cas recensées d’empoisonnement aux pommes de terre, mais ceux-ci sont très rares. En gros il faut éviter de manger les tubercules verts. 

Ce billet n’est pas directement relié à l’identification botanique en soi, mais je tiens à démontrer certaines préconceptions sur la sécurité des plantes en donnant des exemples de toxicité dans nos aliments. Dans le cas des aliments communs, l’effet toxique apparait souvent après une surconsommation, une alimentation pauvre ou un problème sous-jacent.

Notre premier cas est celui de la carambole, Averrhoa carambola (Figure 2). Le fruit étoilé est reconnu toxique depuis les années 80 chez les patients ayant des troubles rénaux. La communauté scientifique a longtemps soupçonné que le composant toxique était de l’acide oxalique. Ce n’est qu’en 2013 que le vrai coupable a pu être identifié: la caramboxine. Ce composé cause des hoquets, des problèmes neurologiques et gastriques ainsi que de la confusion. Les gens ayant des problèmes rénaux sont particulièrement sensibles car les reins ne filtrent pas le composé, mais des cas ont été rapportés d’intoxication chez des personnes saines après une forte consommation. Ici, l’acide oxalique a aussi un effet toxique puisqu’à grande dose il s’avère dangereux pour les reins.

Figure 2: A. carambola (Source)

Figure 2: A. carambola (Source)

Puisque nous sommes sur le sujet de l’acide oxalique, notez que la rhubarbe, Rheum rhabarbarum, en contient beaucoup aussi.

Continuons avec un cas un peu plus connu: la noix de muscade, Myristica fragrans. Cette épice contient de la myristicine et de l’élémicine qui sont tous deux considéré comme étant des agents psychotropes. On suppose que les deux sont transformés par l’organisme en MMDA et en TMA, deux composés proches du MDMA (ou Ecstasy). Dû à ses propriétés hallucinogènes, les intoxications à la muscade sont généralement volontaire mais il existe toutefois des cas d’intoxication involontaire. Les cas d’intoxication involontaire sont relativement rares considérant la quantité requise: 5 à 10g, soit l’équivalent d’une noix complète.

Figure 3: H. alpinum (Source)

Et pour finir parlons du cas de Christopher McCandless, le tristement célèbre protagoniste du film Into the Wild. Christopher est un jeune américain qui à 24 ans à décidé d’aller passer un été dans les régions sauvages de l’Alaska pour vivre en autarcie et profité de la solitude. Il à été retrouvé mort 4 mois plus tard. Pendant longtemps, il a été supposé que la cause de son décès était dû à la confusion entre deux plantes sauvage: Hedysarum alpinum (comestible, figure 3) et Hedysarum boreale spp. mackenziei (toxique, figure 4). Par contre, des études plus poussées du cas tendent à démontrer qu’il serait plutôt mort de lathyrisme. Les graines de H. alpinum contiennent de l’acide oxalyldiaminopropionique (ODAP). Cet acide aminé est généralement non-toxique, mais lorsque consommé en grande quantité et que l’organisme est stressé, affamé ou mal-nourri, elle crée une dégénérescence des neurones moteurs et une paralysie. Cet effet aurait empêché Christopher d’aller chercher de la nourriture, éventuellement le tuant de faim. La présence de ce composé a été découvert dans la graine de H. alpinum en 2014, Christopher n’avait donc aucune façon de connaître la toxicité de la plante.

Figure 3: H. boreale (Source)

Dans beaucoup de cas, les ingrédients toxiques sont inconnus ou supposés. Dans d’autres, des interactions rares créent des effets inatendus pouvant être fatals. Parfois un composé que nous croyons être la cause d’une activité biologique en cache en fait un autre (ce que nous appelons à l’interne l’effet Vakhtang). Toutes ces situations démontrent que la toxicité des plantes est un sujet encore très méconnu et que la seule sécurité que nous avons est celle que nos ancêtres avaient: si tu n’es pas mort en la mangeant je peux donc la manger.

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